Description :
Condom n'a donc pas été baptisée par un anglais, puisqu'elle tire son nom de Condomagos, terme gaulois signifiant marché de la confluence. Pour la petite histoire, la ville d'Oakham en Angleterre déclina la proposition de jumelage émanant de Condom en 1987 en raison du nom de la cité française, jugé trop cocasse.
En revanche, cette ville a connu un regain d'intérêt après le film d'Étienne Chatiliez Le bonheur est dans le pré, dont une partie de l'intrigue a été tournée à Condom.
Plus sérieusement, cette ville regorge de trésors classés aux monuments historiques ou non, tels que la Cathédrale St Pierre et son cloître, la statue des Mousquetaires, la place Bossuet, l'Hôtel Polignac (A ce sujet, le président de la République française, Emmanuel Macron, s'est déplacé en septembre 2020 à l'occasion de la journée européenne du Patrimoine. Il s'agit d'un des 18 monuments en péril qui a bénéficié du Loto de Patrimoine en 2018, cher à son ami Stéphane Bern)
Mais aussi un éventail d'hôtels particuliers des XVIIIème et XIXème siècle, témoin de l'essor économique de Condom. Le port commercial, aménagé sur la rivière Baïse alors surnommée rivière d'argent, ouvre la ville au fret et aux échanges notamment de l'eau de vie d'Armagnac. Cette rivière est toujours navigable, avec des chemins aménagés sur les berges pour les promeneurs ou les cyclistes. Le chemin vers St Jacques de Compostelle, le coeur de Gascogne, la vélo-route de la Baïse ou la voie verte de l'Armagnac sont d'autres itinéraires qui traversent cette jolie cité.
Parmi les autres activités offertes à ses visiteurs et si vous aimez la fête et la musique, vous ne pourrez pas échapper au festival des Bandas qui a lieu chaque année (sauf quand on est confiné) le deuxième week-end de Mai.
Cette ville de 6500 habitants, sous-préfecture du Gers est aussi connue pour être le berceau de l'Armagnac avec un musée qui lui est consacré. Contrairement à ce que l'on peut penser, le port de Condom créé en 1839 a certes participé au développement de la commercialisation de l'armagnac, mais c'est grâce aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle que cette eau de vie s'est faite connaître. Après l'avoir découverte lors de leur passage à Condom, ils en prenaient quelques fioles, tant à l'aller, en rejoignant l'Espagne, qu'au retour, en remontant chez eux.
De ce fait, ils sont donc devenus les premiers ambassadeurs de l'armagnac en France et en Europe.
Au début du XIV ème siècle, le cardinal de Teste, d'origine condomoise, lance la construction d'un premier hôpital Saint-Jacques, situé « près de la ville de Condom, sur le chemin », afin d'accueillir « les pèlerins, les infirmes, les pauvres et ceux qui vont en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle ».
Cet hôpital privé achevé en 1319 appartenait aux successeurs du fondateur et fut très fréquenté par les pèlerins et les pauvres. Ceci peut d'autant mieux se comprendre que la vieille hôtellerie abbatiale avait disparu au moment de la construction de l'évêché.
Malgré tout, un inventaire de la fin du XVème siècle ne fait mention que de six lits garnis desquels ils pouvaient, s'ils étaient malades, assister à l'office divin. Quelques années après, un nouvel hôpital est édifié par les confrères de Saint-Jacques, en bordure du chemin des pèlerins, à proximité de l'église Saint-Jacques de la Bouquerie. Ces deux fondations consacrent Condom comme étape jacquaire de toute première importance au XIVème siècle.
Le XVème siècle marque un indiscutable déclin des hôpitaux, délaissés pour les auberges. La coutume était de coucher plusieurs personnes dans le même lit. De nos jours, Condom est toujours une étape incontournable du chemin et est situé sur la Via Podiensis (GR65) entre Lectoure et Eauze. Pour celles et ceux qui souhaitent rejoindre leur domicile ou démarrer à Condom, sachez qu'une gare routière est desservie par trois lignes de bus permettant de rejoindre notamment Auch et Agen. Alors, ami(e)s pèlerin(e)s, nous vous attendons nombreux à Condom et n'oubliez pas, après l'effort, le Réconfort !